Étude Évacuation massive sur lignes automatiques de métros : interview 2/3

L’étude Évacuation massive, débuté en 2020, avance bien. Nous avons donc souhaité interviewer Aniss Ziad du Département métros et systèmes ferroviaires (DMF) afin d’en savoir plus. Dans le premier article, nous avons fait le point sur ce qu’il faut connaître sur les métros automatique en France.
Dans ce deuxième article, nous nous intéressons à l’étude Évacuation massive en elle-même.
Sachez que dans environ un an, nous bouclerons le sujet avec les conclusions de l’étude qui devraient être présentées en début d’année 2022.

Depuis 2010, le STRMTG étudie ces événements d’évacuation et leur évolution. Mais c’est depuis certains événements qui ont eu lieu sur le réseau parisien notamment en 2018 et qui ont vu l’évacuation de plusieurs milliers de voyageurs que le service s’est fortement intéressé au sujet.

 
Il faut savoir qu’une rame peut contenir entre 500 à 700 voyageurs, donc plusieurs rames qui s’arrêtent en interstation engendrent des milliers de voyageurs à évacuer (voir l’article 1/3). En parallèle, il faut également préciser qu’il y a de plus en plus de réseaux qui cherchent à automatiser certaines lignes de métros qui circulent dans des tunnels anciens. Et le projet Grand Paris ne va faire que renforcer le nombre de métros automatiques, d’où l’importance pour le service en lien avec la DGITM (Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer), de s’emparer du sujet.


En 2019, le service, en particulier le Département métros et systèmes ferroviaires (DMF), a lancé un appel d’offre auprès d’experts pour les accompagner dans cette étude.

 
Fin 2019, le choix s’est porté sur un organisme expert suisse : Geste engineering, bureau d’étude possédant une réelle expertise en sécurité ferroviaire en France mais aussi en Europe. Le pilotage de l’étude est assuré par Alexandre Dusserre et Aniss Ziad du DMF.

L’étude est organisée en 4 phases :

 
Phase 1) Prendre appui sur une vingtaine d’événements d’évacuation en France qui sont alors analysés par Geste engineering : distinguer les différents cas, les différentes situations, les différents points initiaux de ces évacuations, l’origine du ou des problème, quelles sont les défaillances, quel système a été touché, comment l’exploitant a réagi, qu’est-ce qui a été mis en place par l’exploitant, est-ce que les procédures ont bien été mises en œuvre, etc.
Phase 2) À partir de cette analyse, un ensemble de préconisations est déduit et proposé.
Phase 3) Analyse détaillée des évacuations qui ont eu lieu sur des métros automatiques à l’étranger sur plusieurs grandes villes. Et se poser les mêmes questions que lors de la phase 1.
Phase 4) Phase de synthèse avec la consolidation et la validation des préconisations et les possibilités de mise en œuvre.

À chaque phase, le STRMTG et l’expert ont recours à des échanges avec les exploitants, les constructeurs, les maîtrises d’ouvrage, les porteurs de projets, les services de secours, les autorités organisatrices des transports et la direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crise (DGSCGC).

Chaque phase contient au moins un COTECH (comité technique où seuls les exploitants et industriels participent) et se termine par un COPIL (comité de pilotage avec toutes les parties intéressées qui valident le rapport correspondant à la phase).
Les bureaux de contrôle du STRMTG sont invités également à participer à ces comités, c’est le cas du bureau nord-ouest (BNO), du bureau sud-est (BSE) et du bureau sud-ouest (BSO).
En parallèle de ces réunions annuelles, plusieurs échanges en bilatéral ont lieu avec l’expert suisse.

Aujourd’hui, l’étude en est à la phase 2 et la fin de l’étude est prévue en début 2022.

Des premières idées de préconisations commencent à émerger.

 
Par exemple, l’incitation faite aux exploitants de recourir aux exercices d’évacuation et aux simulations numériques d’évacuation dans le but d’optimiser leurs procédures. Autre idée, l’amélioration de l’information aux voyageurs. En effet jusqu’à présent, lors d’un arrêt sur la ligne, les exploitants diffusaient un message enregistrée « Mesdames, messieurs, nous vous prions de bien vouloir patienter, … ». Aujourd’hui, il est proposé une intervention orale par un agent qui est à l’extérieur du métro et qui rassurerait les voyageurs « Bonjour, cela fait 5 minutes que votre rame est à l’arrêt, nous sommes en train de … Bonjour, cela fait 10 minutes que vous attendez, nous avons bientôt fini de résoudre le problème technique, le trafic va reprendre… ».

D’autres hypothèses de préconisations sont en cours. Nous en saurons davantage à la fin de la phase 4 (et donc, dans le troisième et dernier article de cette série).
Rendez-vous dans un an !

Article réalisé par le Pôle communication, documentation, archives (PCDA) du STRMTG.

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