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Coup de projecteur sur le STRMTG qui contrôle les remontées mécaniques avant la réouverture des stations

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Au moment où les stations de ski se remettent en route avant leur réouverture après 18 mois d'arrêt, Daniel Pfeiffer, le directeur du Service Technique des Remontées Mécaniques et Transports Guidés (STRMTG) est l'invité de France Bleu Isère.

Au moment où les stations de ski remettent en route leurs remontées mécaniques après 18 mois d'arrêt, France Bleu Isère invite Daniel Pfeiffer, le directeur du STRMTG pour savoir comment étaient menés ces redémarrages et quelles étaient les conséquences de cette saison blanche sur les équipements.

Cet hiver sera une saison particulière puisque la plupart des remontées mécaniques n'ont pas tourné depuis le premier confinement de mars 2020. Comment remettre en route les téléskis, les télésièges, les télécabines, les téléphériques ? 

Comme chaque année avant leur mise en service, un certain nombre de contrôles doivent être faits par les exploitants et également par des organismes agréés. Donc, les exploitants doivent faire un contrôle visuel de l'ensemble des composants des remontées mécaniques et certains contrôles un peu plus pointus vont être faits par des organismes qui sont agréés par le STRMTG. Il s'agit de faire des essais de freinage, de tous les essais des installations électriques et également de vérifier, ce qu'on appelle les "codes de gare", c'est à dire vérifier que les embrayages et débrayages des systèmes débrayables sont bien réglés pour que tout se passe bien. 

Quand on va en station, en ce moment, on voit tourner les remontées. On voit que des tests sont menés par les exploitants eux-mêmes. Et vous STRMTG, vous contrôlez qu'ils sont bien faits ? 

Les exploitants doivent déjà attester qu'ils ont bien fait les contrôles et ensuite, ils doivent nous envoyer les comptes rendus de leurs contrôles pour qu'on puisse vérifier que tout va bien. 

Est-ce que vous devez mettre les bouchées doubles cette année pour compenser les contrôles que vous n'avez pas pu faire l'année dernière ? 

C'est le même travail que chaque année. C'est à dire que nous allons de temps en temps, voir comment se passent certains contrôles, notamment les contrôles avec des organismes agréés. Et puis surtout, nous allons bien vérifier que ces contrôles sont faits en temps et en heure. Le point de vigilance cette année, ça va plutôt être la compétence des personnes recrutées puisqu'on sait que l'année dernière, il y a eu moins d'embauches. Cette année, il va falloir recruter des saisonniers. Il y en a un certain nombre qui ont abandonné la profession et donc ça va être une difficulté pour les exploitants. 

Et nous avons donc un autre point de contrôle qui, pour nous, est important, c'est l'organisation de la sécurité de l'exploitant. Donc ça, c'est quelque chose que nous contrôlons au fil de l'eau. Chaque exploitant doit avoir un système de gestion de la sécurité qui organise en fait la sécurité au sein de son entreprise, y compris la gestion des compétences, les recrutements, les formations. Et ce point-là va être audité régulièrement. Pas forcément aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui, l'exploitant est arrêté. Donc, nous allons le voir au fil de l'eau tout au long de l'année. 

Ce que ce que vous nous dites, c'est que ces difficultés de recrutement peuvent poser un problème de sécurité puisque les saisonniers seraient moins compétents, moins formés parce que plus difficiles à trouver ? 

Je n'irais pas jusque là parce que je fais confiance aux exploitants pour assurer des formations nécessaires pour que les saisonniers soient compétents le jour de la mise en service. Mais c'est vrai que leur recrutement va être une difficulté cette année. 

Alors, les contrôles, ça coûte cher à l'exploitant. Est-ce qu'il y a des des stations qui renoncent à des remontées ? Je pense par exemple à la situation de Saint Pierre de Chartreuse, qui est assez critique. Est ce qu'on peut renoncer à une remontée parce que ça coûte trop cher ? 

C'est vrai que les contrôles, ça coûte cher. Les contrôles annuels ne sont pas les plus chers. Nous avons aussi des contrôles pluriannuels, , c'est à dire que tous les trois ans, on va vérifier toutes les attaches. Par exemple, pour un télésiège ou une télécabine,  tous les trois ans on va vérifier un câble. On va démonter certains composants. Et c'est vrai que sur des appareils complexes, notamment les appareils débrayables, ça peut coûter cher dans le temps de faire la maintenance. En effet, une petite station peut avoir des difficultés à faire face à ces obligations de sécurité. 

On a connu en Isère des accidents spectaculaires, comme celui de Vaujany qui a tué huit techniciens en 89. Comment se situent les remontées mécaniques en termes de sécurité dans les transports? Est ce que c'est un secteur qui cause des accidents en France ? 

Nous avons très peu d'accidents de remontées mécaniques. Nous avons une trentaine de blessés graves par an, à peu près, qui sont principalement liés à des chutes sur des télésièges à l'arrivée au départ et exceptionnellement, des gens qui tombent un peu d'une certaine hauteur. Mais bien sûr, rien n'est jamais acquis en la matière. Mais nous n'avons pas eu à déplorer de mort depuis maintenant 8 ans en France. Ce qui n'est pas beaucoup par rapport au trafic que nous avons. Je rappelle que nous avons 500 à 600 millions de passages par an en moyenne. Vraiment, c'est le transport le plus sûr. Nous avons beaucoup moins de victimes, par exemple, qu'en métro, en dehors des suicides. 

On peut préciser quand même que le STR MTG contrôle aussi d'autres transports, les métros, les funiculaires. Donc, vous pouvez comparer. Vous pouvez donc dire que c'est un moyen de transport sûr de prendre un télésiège !

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