Tramway. Les points noirs du réseau brestois

Par Pierre Chapin

En service depuis juin 2012, le tramway brestois est régulièrement impliqué dans des collisions le long de son parcours. S'il est désormais dans la moyenne nationale en la matière, le détail montre certains points noirs sur la carte et des périodes plus propices aux accidents, comme la fin d'année.

Depuis deux ans, les collisions avec les piétons sont en hausse.
Depuis deux ans, les collisions avec les piétons sont en hausse.


18 mois pour s'accoutumer
C'est l'indicateur commun à toutes les lignes de tramway, métro, remontées mécaniques, etc., compulsé par le Service technique des remontées mécaniques et transports guidés (STRMTG) : le taux de collisions pour 10.000 km de ligne. Sa lecture est claire : le tramway brestois a mis environ 18 mois pour afficher un taux de collisions dans la moyenne nationale (en dessous de 0,2 collision pour 10.000 km), après avoir été presque deux fois plus accidentogène qu'ailleurs dans ses premiers mois d'exploitation. « C'est normal sur un démarrage », explique Yann-Noël Dherbecourt, responsable sécurité pour Keolis, opérateur de la ligne. « Il faut le temps pour les usagers de s'habituer aux modifications de circulation mais aussi pour les chauffeurs d'appréhender les particularités du réseau et d'affûter leur conduite. Le tramway nécessite une forme de conduite défensive, basée sur l'anticipation ».



Météo et calendrier en cause
Si le tramway brestois a trouvé les standards nationaux dès le début 2014, les statistiques brestoises sont subitement repassées au-dessus de la moyenne nationale en 2015. Elles sont à nouveau dans le vert en 2016, même si les accidents sont plus fréquents ces dernières semaines. Une affaire de circonstances, pour l'opérateur : « Il faut se souvenir que, fin 2015, nous avions une météo très difficile dans les quinze jours qui ont précédé les fêtes, à un moment où la circulation monte en flèche autour des trois principaux pôles commerciaux. Ce qui explique un taux d'accidents en hausse ». Globalement, sur les quatre années d'exploitation du service, Keolis note une réelle incidence de la météo, et du calendrier. « Les accidents les plus nombreux se produisent au moment de la rentrée ou à la période des fêtes de fin d'année et lors des retours de fin de journée. Si l'on ajoute à la nuit des mauvaises conditions météo et un trafic beaucoup plus dense que d'habitude, comme avant Noël, on a un cocktail explosif ».


Essentiellement des dégâts matériels
Pour l'heure, le tramway brestois n'a été impliqué dans aucun accident mortel, ce qui est assez exceptionnel, puisque d'autres villes françaises ont déploré des décès lors de la première année d'exploitation, voire le premier mois, comme à Angers. « 90 % des cas de collision avec un véhicule ont causé uniquement des dégâts matériels, avance Yann-Noël Dherbecourt. Et dans les 10 % de cas restants si les victimes sont prises en charge par les secours, la plupart du temps c'est parce qu'elles sont en état de choc. L'accident survient en général alors que le tramway est en fin de freinage, à une vitesse de l'ordre de 10 km/h. Cela reste tout de même assez traumatisant ».


Des zones plus accidentogènes
Avec six collisions en 18 mois, la zone du Dourjacq était l'un des points noirs de la carte. Après une refonte totale du carrefour fin 2014, le site a quasiment disparu des radars : une seule collision est à déplorer depuis. Plusieurs zones accidentogènes demeurent pourtant. En tête, le carrefour entre la place de Strasbourg et la rue Albert-Louppe, avec dix collisions en quatre ans. « Là, on n'a pas de solution idéale. Il faudrait reconfigurer entièrement le site, ce qui est d'autant plus complexe qu'on a un arrêt de bus en sortie de carrefour », note Yann-Noël Dherbecourt. Même difficulté à la station Valy-Hir, au pôle commercial Iroise : un trafic routier important, un carrefour très large où des véhicules s'engagent parfois tardivement, quitte à brûler un feu. Enfin, le haut de la rue Jean-Jaurès est également touché, notamment dans les rues Magenta (six collisions), Inkermann (trois) et Louis-Blanc (deux). Autant d'accidents dus au non-respect de feux de la part des automobilistes et à une visibilité rendue étroite par la configuration des lieux. Ici non plus, pas de solution miracle. Juste des rappels de bon sens : « Respecter le code de la route et notamment les feux. Et surtout, rester vigilant ». Car, selon les constatations réalisées après les accidents, c'est bien l'automobiliste qui est, dans la quasi-totalité des cas, en faute.

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