Mise en route du téléphérique urbain de Toulouse (mai 2022)

Le projet de mise en place d’un téléphérique urbain à Toulouse date de 2012 avec un système imaginé de téléphérique bi-câble débrayable de type 3S. Le 13 mai dernier, cette installation à câbles a été inaugurée. Un projet très important et conséquent pour le bureau Sud-Ouest (BSO) du STRMTG, brillamment mené avec l’appui et l’expertise précieuse du département installations de transports par câbles (DITC).

Photo téléphérique urbain de Toulouse, STRMTG

Six années d’instruction par le STRMTG

Le BSO, en lien avec le DITC suit ce projet depuis plusieurs années. Dès 2016, le bureau a instruit les premières pièces qui constituent le dossier de définition de sécurité (DDS). S’en est suivi, le dossier préliminaire de sécurité (DPS) reçu en février 2019, les deux dossiers jalon de sécurité (DJS) reçus en novembre 2020 et une instruction du dossier de sécurité (DS) depuis juillet 2021 (voir encart).
Une première phase de réception a ensuite eu lieu en janvier 2022 durant deux semaines avec deux semaines supplémentaires en mars et avril pour effectuer les tests et essais.
La mise en service a eu lieu le 14 mai 2022.

Photo téléphérique urbain de Toulouse, STRMTG

Tisséo voyageur est l’exploitant qui a sous-traité l’exploitation pour les trois premières années à Altiservice. La maintenance est assurée par Poma et Altiservice pendant 20 ans.
Tisséo collectivité est l’autorité organisatrice de transports (AOT) et le constructeur de ce téléphérique est Poma.

Pour rappel, en montagne, les remontées mécaniques dépendent du code du tourisme alors qu’en ville, elles dépendent du code des transports et plus particulièrement du décret STPG (sécurité des transports publics guidés) où 3 sous dossiers d’autorisations sont attendus :

A l’avenir, comme pour les remontées mécaniques en zone de montagne, le STRMTG assurera le contrôle de ce téléphérique bi-câble débrayable après mise en service avec une grande inspection prévue dès 2022 puis tous les 3 ans.

Téléphérique urbain de Toulouse , photo STRMTG
Photo téléphérique urbain de Toulouse, STRMTG

Les enjeux du tracé

Le tracé relie le secteur d’Oncopôle (entrée sud de Toulouse) à l’Université Paul Sabatier à l’Est en passant par le CHU de Rangueil. (Voir le plan ci-dessous).

Tracé/coupe et plan de Tisséo

Ce tracé a été choisi dès le départ pour répondre à plusieurs enjeux :

  • Garantir une bonne accessibilité pour ces zones en plein développement (logements, emplois, nombreux étudiants, …) ;
  • Développer une structure transversale du réseau de transports en commun ;
  • Valoriser la vallée de la Garonne et les coteaux de Pech David ;
  • Améliorer l’accès au CHU ;
  • Créer une alternative efficace aux véhicules personnels qui circulent sur un réseau saturé.
    En effet, un des atouts de ce transport par câbles est que le parcours s’effectuera en dix minutes, contre trente actuellement avec la rocade très souvent embouteillée.

Le choix d’un téléphérique urbain

Le choix d’un téléphérique type 3S a été fait pour plusieurs raisons :

  • s’adapter à la topographie (franchissement de la colline de Pech-David, de la Garonne et d’une réserve naturelle classée Natura 2000) ;
  • pouvoir survoler une zone de déchets pyrotechniques (survol à plus de 50 mètres) ;
  • et avoir une meilleure résistance au vent.
    « La technologie 3S articule deux câbles porteurs fixes qui jouent le rôle de rails, tandis que le troisième assure le mouvement des cabines. Elle limite le nombre de pylônes et offre une meilleure résistance au vent jusqu’à 108 km/h » a décrit Rémi Torres, conducteur de travaux chez Poma. (extrait du magazine Le Moniteur, 12 mars 2021).
    Photo téléphérique urbain de Toulouse, STRMTG

Caractéristiques du téléphérique urbain de Toulouse 

Trois gares ont été implantées : une gare motrice au niveau de l’université Paul Sabatier, une gare retour à Oncopôle et une gare intermédiaire au CHU de Rangueil. La particularité de cette gare intermédiaire est que les véhicules/cabines ne font que transiter.
Le garage pour stationner toutes les cabines se situent à Paul Sabatier.

Photo téléphérique urbain de Toulouse, STRMTG

Pour rappel, dans le langage commun, le terme « téléphérique » désigne les installations comportant de grandes cabines qui permettent d’accéder à des sites ou qui desservent des sommets de domaines skiables.
Dans le domaine réglementaire, le terme téléphérique désigne une installation où les passagers sont transportés dans des véhicules suspendus à un ou plusieurs câbles. Il s’agit des télésièges, des télécabines, des funitels et des téléphériques (à va et vient ou pulsés). Dans son sens réglementaire, le mot téléphérique correspond donc à la notion de « téléporté ».
Le téléphérique urbain de Toulouse est de type 3S* c’est-à-dire avec trois câbles : un câble tracteur et deux câbles porteurs. Le câble tracteur met en mouvement les cabines et fait le tour de l’installation (boucle unique). Il y a deux câbles porteurs à l’aller et deux au retour soit quatre câbles porteurs au total (sur des tommes d’ancrage en tension fixe).

Photo téléphérique urbain de Toulouse, STRMTG

Particularités de cette installation à câbles

  • 3 gares (possibilité de monter et descendre à chacune)
  • Arrêt de 17 secondes en gare
  • Longueur de la ligne = 2,8 km
  • 5 pylônes sur la ligne
  • Hauteurs des pylônes : de 40 mètres à 70 mètres
  • 15 cabines au total qui font le tour, la boucle
  • Cabine de 34 places.
  • Vitesse des cabines : 7,5 mètre/seconde
  • Débit d’exploitation = 1500 personnes/heure
  • Niveau de disponibilité : 5h30 du matin – 00h30 avec 4h30 de maintenance qui se réalisent toutes les nuits.
  • Pour surveiller l’ensemble de l’installation : 1 conducteur (gare UPS), 2 vigies (CHU et Oncopôle) et 250 caméras.
     
    Infographie téléphérique urbain de Toulouse, Tisséo

Focus en cas de panne : Habituellement, sur un téléporté en montagne, en cas de panne, il est prévu une évacuation verticale avec des cordistes pour faire descendre les passagers en rappel de la cabine. Mais ici, du fait des zones survolées, il n’était pas possible de procéder de la sorte. Le fabricant a donc équipé ce téléphérique d’un dispositif dit de « récupération intégrée ». C’est-à-dire que l’appareil est construit de telle manière qu’il puisse ramener, dans toutes les configurations, les véhicules en gare.

Un beau projet urbain qui devrait en appeler d’autres !

Photo téléphérique urbain de Toulouse, STRMTG

*« S » comme « Seile » qui veut dire « câble » en allemand.

Article réalisé par le Pôle communication, documentation, archives (PCDA) du STRMTG en lien avec le bureau Sud-Ouest (BSO).

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